Marie Ciné-Addict

Mona Achache retrouve à la mort des documents sur différents supports, des photos, des documents sonores. Elle demande à Marion Cotillard de l’incarner, la réincarner. Tout un exercice de style, une mise en scène visant à mettre en parallèle le destin quelque peu  de trois générations de femmes vuées à se rendre hommage par le biais de l’écriture. L’exercice est particulièrement original et loin, très loin d’être immobile, intense et creuse en profondeur des blessures infligées par les hommes de leur vie. Un travail réparateur en fin de compte, au côté cru, brutal, mais nécessaire pour continuer à avancer. Le tout est passionnant car le fait de poser les choses aide à mieux les comprendre. Un exercice fort avec une Marion Cotillard encore une fois très impliquée, très appliquée et qui continue à impressionner. Très beau à voir.

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Le film raconte comment l’Abbé Pierre a mené son combat contre la faim et les mauvaises conditions des sans-abris en France mais pas seulement, car il a étendu son action au niveau mondial. Un destin hors-norme.

Ce long métrage est à la hauteur de nos attentes car on ne pouvait pas trouver mieux que Benjamin Lavernhe pour camper le personnage de l’Abbé. Le travail sur la ressemblance avec lui est énorme, que ce soit au niveau de la voix et du maquillage.  Des fois, on a vraiment l’impression d’entendre l’Abbé Pierre parler avec le même ton de voix. Emmanuelle Bercot a un rôle si essentiel dans le film, elle est si impressionnante. L’action de l’Abbé est d’une telle portée qu’un hommage est bienvenue, et s’il pouvait susciter des vocations identiques de nos jours ce serait tous bénéfices car les gens ont besoin d’un repère identique. Un film très positif, nécessaire. 

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Sophia arrive à la fin de son couple et alors qu’ils s’apprêtent à retaper un chalet, elle le trompe avec Sylvain qui voit les choses plus simplement. Mais pour autant est-ce une histoire qui va durer ? Va-t-elle assumer leur différence de classe sociale ?
Autant dire que Monia Chokri film le doute avec puissance et que Magalie Lépine Blondeau et Pierre-Yves Cardinal sont chauds bouillants et sensuels. La question de la continuité ou de l’arrêt de la relation se pose très vite. La question est d’assumer ses choix et de les définir. Le film pose les choses de manière vraiment brillante et et intelligente avec de jolies références philosophiques empruntées par Sophia qui veut un poste de professeur. Le casting entier est parfait. Le cinéma canadien est en forme et j’en redemande.

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Ce documentaire riche revient sur la carrière de Rock Hudson et comment il a caché tout du long son homosexualité pour ne pas l’impacter. En effet, il cachera son orientation sexuelle jusqu’à l’annonce de sa maladie du SIDA. L’occasion de revenir sur ses plus grands rôles et l’amplitude et la diversité de ses rôles. Il aura tout fait, de la comédie aux romances ( Écrit sur du vent, Tout ce que le ciel permet … ) en passant par les westerns et même les films d’horreur ( Seconds : L’opération diabolique ) et les séries ( Dynastie …).

On comprend toute la dimension du travail de l’acteur et combien il a eu un rôle sur l’avancée de la recherche à travers l’AmfAR et Elisabeth Taylor. Ce documentaire est un essentiel. Personnellement, en apparté, je ne remercierais jamais assez Ryan Murphy d’avoir refait parler de l’acteur grâce à sa série Hollywood. Quelqu’un d’aussi solaire qu’Hudson n’est pas fait pour tomber dans l’oubli.

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Tout ce que le ciel permet raconte comment Cary, veuve, va être amenée à faire fit du qu’en dira-t-on en commençant une histoire avec son jardinier aux qualités indéniables. Comment va-t-elle trouver l’approbation de ses deux enfants qui voudrait déjà la voir casée avec quelqu’un d’autres et faire comprendre son choix à un cercle d’amis qui a ses exigences. 
On aime le côté positif de Ron, si avenant, charmant, avec toutes ses perfections, les décors de ses créations qui séduisent d’emblée. Il y a la fois un charme désuet et beaucoup de modernité chez Sirk pour l’époque. Rock Hudson est incroyable de perfection. La fin du film est si jolie et si poétique mais je n’en révèlerais pas d’avantage car elle est de toute beauté et si mémorable ! J’adore, j’adore, j’adore !

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Une journaliste enquête sur un candidat à la présidentielle qu’elle a connu plus jeune. Il semble tellement bien rentré dans le moule qu’elle cherche ce qu’il cache car elle est persuadée qu’il a un secret. Le candidat va-t-il pouvoir tenir jusqu’au bout alors que sa vie même est menacée ? 
Le film joue sur plusieurs cartes avec intelligence entre humour, suspens, aspect plus sensibles et dramatique pour un vrai melting-pot de sensations bien manœuvré. Je ne révèlerais rien du secret du personnage de Dupontel mais l’émotion est au rendez-vous avec beaucoup de sensibilité. L’histoire est amenée d’une façon et d’un dynamisme à la Jean-Pierre Jeunet qui nous plaît d’emblée. Les personnages sont attachants. Hormis l’épisode indélicat de la culotte dont on aurait pu se passer, Dupontel sait tirer brillamment sur la corde sensible avec en plus un duo d’acteur au diapason. Nicolas Marié et Cécile De France sont parfaits.

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Ernest revient chez son oncle et se laisse enrôler dans des crimes sombres chez les Osages pour faire une course à l’héritage et aux assurances à cause de leur fortune. Il se croit protégé par son oncle en tombant complètement sous sa coupe maïs bientôt le besoin de dire la vérité se fera sentir. Sera-t-il capable de tout révéler à Mollie qu’il aime vraiment ? 
Scorsese revient plus fort que jamais avec un Robert De Niro qui va loin, très loin dans l’ignominie de son personnage qui veut donner une apparence de gentil à la base mais qui se révèle terrible personnage. 
Di Caprio joue avec son apparence en s’enlaidissant, cheveux gras, dents abîmées, joue de la mâchoire pour se donner une constance assez impressionnante. Ernest n’a pas forcément un mauvais fond mais il fini par basculer du mauvais côté, c’est plus fort que lui. Il a un côté touchant mais on souhaite que la vérité triomphe car tout va si loin … Lily Gladstone fait merveille. Elle a tant de prestance, d’authenticité, de naturel, qu’elle est impériale. On aime le personnage de Plemons qui ramène la vérité au bout du jour. J’ai été tellement bluffée par De Niro qui étonne encore et c’est tellement plaisant de constater que lui et Scorsese se bichonnent à leur façon bien à eux. Le résultat est excellent. A chaque minute j’ai trouvé un nouvel intérêt au récit de Scorsese qui est si dramatique. Pas le temps de regarder sa montre sous peine de manquer un détail précieux à l’histoire. Je suis d’accord pour qualifier Killers Of The Flower Moon de chef d’oeuvre. 

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Le film retrace le second procès en assise de Pierre Goldman, demi-frère de Jean-Jacques Goldman, qui c’est tenu en avril 1976, alors qu’il était accusé du meurtre de deux pharmaciennes et d’une série de hold-up. Goldman reconnaîtra avoir commis trois hold-up mais pas celui-ci de la pharmacie où les deux meutres ont été commis et avec la personne blessée. On tente de remettre en cause son alibi pour le hold-up de la pharmacie et la défence va devoir prouver la validité de celui-ci. Les témoignages à l’encontre de Goldman vont devoir être remis en cause. Un travail impressionnant. L’enjeu est d’éviter la peine de mort à un innocent, ce qui est énorme.

Le film est assez fascinant par rapport à la complexité du personnage de Goldman qui n’a rien d’un enfant de coeur. La description psychologique est faite de manière brillante. Il a son histoire, ses blessures, son passé de juif polonais abandonné par sa mère avec qui il mettra du temps à renoué. Un père résistant honorable. Une fragilité psychologique certaine. Il reconnaît être un gangster sans pour autant être un assassin. Il n’aura de cesse de clamer son innocence alors qu’il est d’extrême gauche dans un contexte de développement du mouvement des black panthers. La dangerosité du personnage est à prouver. Aussi, nous assistons à une démonstration de plaidoirie, à un maniement de la langue française fort intéressant avec un casting complet parfait complètement au taquet. Une très belle démonstration de style. Découvert dans Serre moi fort Arieh Worthalter,nous fait une belle démonstration de son charisme, une fois encore. Arthur Harari est un sacré phénomène lui aussi. Jeremy Lewin est trop rare dans le film.

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François et Émile doivent faire face à un défit de taille. Lana, respectivement femme et mère de François est Émile connaît une nouvelle maladie la mutant en animal. La question est de la transférer dans un centre spécialisé ou pas. Elle est transférée mais lors du trajet un accident a lieu. Elle s’est échappée et tous les moyens sont mis pour la retrouver. Émile intègre un nouveau lycée mais il se retrouve lui aussi en train de muter. Il cache sa transformation à son père tant que possible alors qu’il est pris en chasse par ceux qui ne veulent pas de créatures chez eux, étant considéré comme un danger. Quel sera l’avenir d’Émile ? Là est toute la question.

Un film d’une belle ambition à la française mené à tambours battants par un Romain Duris et un Paul Kircher exceptionnels. Leurs partitions ont une réelle intensité et n’ont pas manqué de me faire pleurer comme au moment où le père raconte son histoire de rencontre amoureuse avec Lana sur du Pierre Bachelet et lorsqu’il prie son fils de se changer convenablement pour aller travailler à la buvette, et à la fin aussi. L’histoire de Fox est aussi émouvante. Le tout est servit avec des dialogues qui sont pour moi déjà cultes parce qu’ils résonnent longtemps en tête longtemps, ce qui est en soit déjà une prouesse et un gage de qualité énorme. J’aime tellement lorsque le cinéma permet ce genre d’expériences. J’aime les risques que prend Romain Duris. Ses choix artistiques sont excellents. Et Paul Kircher nous montre qu’il possède déjà un talent hors-norme. Adèle Exarchopoulos est si drôle dedans. J’aime d’amour la scène du Buffalo Grill et du saucisson Leader Price ! Ce film est un coup de cœur et décidément je trouve que 2023 est une très belle année cinéma !

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Bernadette revient sur le rôle joué par Bernadette Chirac pendant les années de pouvoir de son mari. Du rôle de potiche à celui d’atout indispensable à Jacques Chirac, Bernadette a tout vécu. C’est une femme de son temps, une visionnaire qui se montra attachante et drôle avec un humour bien à elle. 
Même si le film se veut fiction, Deneuve s’approprie le personnage de Bernadette pour s’amuser et être amusante comme jamais. Cela lui va si bien . Elle lui donne corps avec une intelligence doublée de la drôlerie des chansons des choristes. Les interprétations masculines sont très réussies avec une préférence pour celle de Villepin. Au final, ce film fait beaucoup de bien et on passe un agréable moment.